alone.forever

Qu'on soit riche ou pauvre, beau ou moche, célèbre ou non, à la rue ou dans un château; au fond on est tous pareil, on sort du même trou et on finira dans le même état. La poussière, ça n'juge pas.

Pensée du Jeudi 3 mars 2011 à 19:22

 Répondant à la demande d'une fervente & fidèle lectrice (que je salue & remercie de sa requête), je publie une "courte" fiction. 

Le sujet du concours pour lequel j’avais écrit cette histoire : « Un noël très enneigé, un train immobilisé par la tempête, et une " Maison de la gaufre " comme unique refuge… Entre rencontres amicales et amoureuses, rires et larmes, des adolescents découvrent et dévoilent leurs sentiments » 
 Et comme dans Flocons d’amour (le titre du livre à gagner), rédige toi aussi un nouvelle de Noël : des personnages qui ne se connaissent pas et qui se retrouvent bloqués ensemble en ce jour de fête...à toi d’imaginer ! 


Paris, 24 décembre : la nuit était tombée depuis quelques heures déjà et les flocons s’écrasaient les un après les autres sur la vitre de « ma » chambre. Ils avaient tous des formes différentes, je m’y attardais car je n’avais rien de mieux à faire. En ce soir de réveillon, ce qui devait être le plus beau soir de l’année n’était autre qu’un pur cauchemar. Je suis malade et seule. J’ai du aller en urgence à l’hôpital et pour éviter de gâcher ce soir de fête à ma famille j’ai préféré ne rien leur dire. 
Ayant marre de rêver j’enfilais mon manteau et sortis malgré le froid et la tempête que la radio avait annoncé. 
Ne connaissant pas cette grande ville je partis à l’aveuglette. Vu que je ne regardais pas devant moi pour avoir la « surprise » de découvrir où mon voyage me mènerait, j’arrivais devant un duplex avec un cinéma au rez-de-chaussée et un Café à l’étage. 
Je ne me souviens plus du titre mais il y avait trois garçons et deux filles dans la seule salle que contenait le cinéma. A peine arrivée je sentais les cinq paires d’yeux tournées vers moi. Les amis étaient assis le plus haut possible, moi qui détestais être seule ce serait raté pour cette fois. J’allais m’installer au deuxième rang car mon problème d’équilibre m’empêchait de me joindre au groupe, de m’incruster.
Pourtant un garçon vint à ma rencontre. Il s’assit à côté de moi, je ne sus quoi lui dire, il était terriblement beau. L’inconnu avait de beaux cheveux lisses couleur charbon, un magnifique visage fin où l’on remarquai très nettement ses yeux verts qui scintillaient tels deux jades en plein soleil. Ses mains étaient fines et soignées, on aurait juré que ce furent celles d’un artiste. Il était plutôt grand avoisinant le mètre soixante-quinze, soit environ vingt centimètres de plus que moi. Le jeune homme avait une chemise noire en mousseline, un jean gris clair et portait une veste en daim sur son épaule droite avant de la déposer avec nonchalance sur le siège derrière nous. Mais je crois que face à mon silence, qui ne semblait pas vouloir prendre fin, il allait me quitter. Contre toute attente il me tendit la main alors je le regardais droit dans les yeux afin de déceler une éventuelle moquerie mais n’y voyant pas même l’ombre je la lui prenais volontiers.
Gravissant les marches qui nous rapprochaient des autres occupants de la petite salle, je sentis une main me tenir la taille (le contact était si léger que je n’osai regarder au risque de me rendre compte que ce n’était que le fruit de mon imagination) tandis que de l’autre il me serrait la main. Arrivés à destination il me présenta les autres, qui n’étaient pas ses amis mais d’autres jeunes inconnus rencontrés dans cette salle peu avant : Lucie, Carole, Maxime et Antoine. Il se présenta au nom de Kylian puis la petite assemblée me demanda mon prénom et je répondis timidement : Pauline. Personne n’osa me demander quel était mon problème et je fus soulagée que mon Être ne tournait pas qu’autour de ma maladie.
La salle fut plongée dans un noir profond et une voix off nous annonça calmement que la tempête annoncée plus tôt faisait effectivement rage dehors, que, pour des raisons de sécurité, les locaux avaient été fermés et que nous étions tout bonnement enfermés ici le soir de Noël.
Le film commença. Mais mon attention était captivée par mon voisin, tant et si bien que le temps semblait s’être arrêté, jusqu’à ce que les lumières m’éblouissent et que l’écran n’affiche un entracte sous prétexte que le film dure plus de 2h30. Les filles se levèrent pour aller se chercher des cafés à l’étage ; j’en voulais aussi un mais, n’ayant pas d’argent sur moi et ne pouvant me déplacer une fois que le verre sera en ma possession, je ne pipai mot. Kylian aperçut apparemment mon air contrit puisqu’il me demanda si je voulais qu’il m’en apporte un. Mais je dus opter pour une réponse négative, car je lui expliquais que sans argent je n’irai pas loin.
Les autres avaient déjà quitté la salle quand il se leva pour les rejoindre, mais avant de sortir il se posta, un sourire illuminant son visage, face à moi — qui me posais mille questions, ne sachant ce qu’il allait faire — quand il se pencha et fit rapidement une bise sur ma joue droite. Je voulu lui demander pourquoi mais le temps que je reprenne conscience et retrouve l’usage de la parole il était déjà dehors.
Le groupe entier réapparut, chacun armés d’une tasse marquée « Chaud Chaud Chaud » alors que Kylian en arborait deux. Je le gratifiais d’un timide sourire et lui chuchota : Merci, c’est adorable ; à l’oreille. Il me tendit la tasse en question puis annonça fièrement : Cadeau d’la maison !
Ils étaient revenus juste à temps puisque le film ne tarda  pas à recommencer peu après leur arrivée. Le son était assez fort, comme dans tous les cinémas certes, pourtant je n’eus aucun mal à percevoir une conversation entre Kylian et le dénommé Antoine. Ce dernier intima à l’autre qu’ils allaient bien ensemble. Je n’arrivais pas à savoir de qui il avait bien pu parler. Je crois d’ailleurs que le premier concerné ne répondit pas, soit il chuchota afin que je n’entende pas, si les deux garçons parlaient bel et bien de Kylian et de moi.
La fin du film arriva plus vite que je ne m’y était attendu. Lors de la lente diffusion du générique je finis mon café encore chaud, pendant que les garçons se levaient déjà et que les filles faisaient connaissance. Je commençais à me sentir de trop en voyant ce groupe d’amis plus ou moins bientôt soudé qui quittait la petite salle, quand j’entendis une voix féminine : « On ne va quand même pas la laisser toute seule !? » puis je crois que c’est Antoine  qui répondit : « … Un soir de Noël ! Allé mec, je sais que t’en meurs d’envie ! »
Kylian se retourna et me fit signe de le rejoindre. Il patienta quelques instants, le temps de réaliser son erreur car visiblement je n’avais pas l’air de me déplacer incessamment sous peu, puis il vint m’aider. Cette fois je ne pris pas la peine de le jauger pour savoir que je pouvais lui faire confiance et j’attrapais donc la main qu’il me tendit, sans hésiter.
Nous rejoignâmes le petit groupe qui justement n’attendait que nous deux.
Je remarquai à peine maintenant à quel point Carole regardait Kylian et me sentis terriblement coupable de lui tenir la main. Mais lorsque je lâchais cette dernière je titubais et ce fut pire puisqu’il me rattrapa par la taille. Lucie assistait, interdite, à la scène ; Antoine et Maxime avaient une longueur d’avance et discutaient sans nous prêter la moindre attention, Carole me fusillait d’un regard noir, Kylian me regardait dans les yeux, ses mains derrière mon dos et il n’avait pas l’air pressé de changer de position. Les deux autres garçons commençaient à s’impatienter, l’un héla le reste du « groupe », soit Kylian et les filles, et brisa la glace qui semblait s’être installée en annonçant amicalement : Qui veut aller manger ? Un mini-repas de Noël !
Lucie de répondre avec un grand sourire : C’est moi qui régale ! 
Et Carole d’ajouter : J’ai entendu dire qu’il y avait une piste de danse…
Je n’osais pas répondre à ces invitations trop généreuses bien que j’en aurai été plus que ravie d’y prendre part. Puis Kylian me tira joyeusement vers le Café.
Carole avait raison, et mon nouvel ami en tira profit. Mais quand il m’a demandé de venir danser avec lui je ne su pas comment réagir, vis-à-vis de Carole. Je lui ai même demandé pourquoi il ne danserait pas avec elle, étant valide. La concernée dansais avec Lucie et j’avoue avoir été d’abord déçue qu’il dise que c’était parce qu’elle n’était pas libre, mais je dois dire qu’il s’es parfaitement rattrapé ; je l’entends encore me chuchoter au creux de l’oreille : « Et peut-être que c’était avec toi que je voulais danser ». Quand j’ai finalement remarqué qu’elle ne nous regardait pas, je me suis détendue.
Kylian remarqua alors ma fatigue, je crus qu’il allait doucement me ramener vers la table où les autres étaient assis depuis un petit moment, mais il m’attira dehors. Je compris alors que la tempête avait cessé et tandis que je m’émerveillais innocemment du flocon qui se posa sur sa joue, Kylian profita de mon absence momentanée pour brandir une branche de gui au dessus de nos têtes et de m’embrasser…
Maxime, Antoine, Lucie et Carole nous suivirent de peu, nous faisant la bise en souhaitant un Joyeux Noël puis ils nous quittèrent avec l’euphorie du moment.
Mon plus beau cadeau de Noël, une des plus belles expériences : mon premier baiser.

Par Je-tue-il le Jeudi 3 mars 2011 à 22:30
C'est beauuuuuuuuuu !!!! J'adore, ce récit est une pure merveille et, dois-je le dire? Oui, cela correspond parfaitement et trait pour trait à un rêve que j'ai fait une fois. C'était si beau. Tu viens de ma rappeler le plus beau rêve de ma vie. Juste merci.
Par Stina le Vendredi 4 mars 2011 à 23:18
Captivée jusqu'au bout ! C'est une très belle histoire ! Et je pense que si elle avait été plus longue, ça n'aurait pas eu le même charme ^^ Vraiment beau :D
 

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